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Les sujets au menu de la rentrée

La présidente du conseil départemental, Hélène Sandragné, a donné sa conférence de rentrée, ce jeudi. Au menu : protection de la ressource en eau ; protection contre les incendies ; organisation territoriale des soins et désertification médicale ; écoresponsabilité et transition écologique ; alimentation saine et durable. Autant de sujets sur lesquels le Département agit.

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Après un été marqué par les aléas climatiques, la présidente du Département Hélène Sandragné s'est saisie, à l'occasion de la traditionnelle prise de parole de la rentrée, des différents sujets de préoccupation actuels pour y apporter des réponses et des solutions à l'échelle du territoire audois.

"Nous devons, au niveau local, sensibiliser et partager nos responsabilités face à ces problématiques, a rappelé l'élue, en préambule à la conférence de presse qu'elle donnait, ce jeudi 8 septembre. A l’échelle du département et de ses compétences, notre projet de mandat nous mène à mettre la priorité sur un certain nombre de thèmes faisant écho à cette actualité." Cinq thématiques sont particulièrement ressorties.

Protection de la ressource en eau

La gestion de l'eau n'est pas une problématique nouvellement abordée dans l'Aude, comme l'a souligné Hélène Sandragné. "Le Département est un acteur historique de ce domaine car nous savons que l’eau est une préoccupation de notre population (...) Lors du projet durable des Audois, Audevant !, élaboré il y a 12 ans maintenant, l’eau était placée en premier de la liste des priorités des Audoises et des Audois. C’est pour cela que nous avons amplifié notre rôle, tant directement avec l’assistante technique auprès des communes dans les domaines de l'eau potable et de l'assainissement (source, puits, forage, réservoirs, recherche de fuites…)."

Et l'accompagnement du Département dans ce domaine n'est pas un vain mot. "Nombre de projets des collectivités du département sont accompagnées par le service et peuvent faire l'objet d'aides financières du conseil départemental qui dispose par ailleurs de données grâce à son observatoire. Nous nous investissons aussi indirectement à travers le syndicat mixte des milieux aquatiques et des rivières (SMMAR) que nous avons créé, et notre soutien aux différents bassins versants de l’Aude et de ses affluents". 

La collectivité entend aller même plus loin, afin de prendre à bras le corps "les enjeux de sécurisation de la ressource en eau, notamment potable, de gestion des différents usages, d’adaptation au changement climatique et d’accompagnement de l’économie (eau brute et agricole) qui nécessitent l’implication de tous dans la prise de décision, et le franchissement d’un pas supplémentaire". Et la présidente d'appeler à la création d'un "organisme unique de gestion de l’eau, où tous les usages seraient abordés et tous les acteurs impliqués. Le Département y jouera un rôle prépondérant". Hélène Sandragné souhaite enfin la protéger les ressources en eau potable, "et surtout l'interconnection de toutes les communes pour éviter d’éventuelles ruptures".

Protection contre les incendies

La présidente plaide pour le renforcement des dispositifs existants et la création de nouveaux, en faisant de l'expérience audoise un atout. "Force est de constater que, sur le front des feux de forêts, nous avons une antériorité et un dispositif de prévention qui permet de répondre et d’anticiper les situations…"

Le Département se veut actif et mobilisé sur ce sujet. "J’en veux pour preuve l’aide de 2,5 M€ apportés au SDIS en achat de camions et de cagoule de protection ainsi que l’accompagnement au recrutement et à la mobilisation des sapeurs-pompiers audois. Ainsi, nous avons libéré nos agents par ailleurs sapeurs-pompiers bénévoles pour être présents sur le terrain en anticipation ou prévention.

Hélène Sandragné souhaite "mettre en œuvre une défense des forêts contre l’incendie qui soit à la hauteur des enjeux. Tous les acteurs de ce domaine, l’Etat en premier, en sont bien conscients. Mais la bonne structuration de cette politique fait défaut. L’objectif est de pouvoir intervenir à l’échelle des massifs – il y en a 27 dans l’Aude – ou de regroupements de massif avec l’ensemble des intervenants publics. Nous menons une expérimentation depuis l’an dernier sur le massif des Hautes-Corbières, à Talairan".

Avec, pour philosophie et garantie de réussite, la participation de tous. "Notre idée est la réalisation d'une opération de protection de la forêt contre l’incendie en intégrant les autres objectifs liés à la biodiversité, à la viticulture, à l’élevage, à la chasse, à la gestion des espaces sensibles… Le retour d’expérience nous permettra de dupliquer ce qui fonctionne. Et je pense que nous devrons apporter une solution à la structuration de la protection des massifs comme, il y a vingt ans, nous avons structuré les bassins versants pour la protection contre les inondations".

L'organisation territoriale des soins pour lutter contre la désertification médicale

L'Aude, comme d'autres territoires ruraux, n'échappe pas à la désertification médicale. Pour Hélène Sandragné, il faut se déjouer de cette fatalité et trouver de nouvelles alternatives, alors que celles, déjà éprouvées, ne fonctionnent plus. "De telles inégalités sont inacceptables ! Les stratégies d’attractivité par l’argent montrent à la fois leurs limites comme leurs dérives. Elles ne suffisent plus, même cumulées avec les défiscalisations liées aux zones de revitalisation rurale à attirer de nouveaux médecins. Ces incitations financières ont engendré une concurrence entre territoires, développant le phénomène de "mercenariat" de médecins généralistes français comme étrangers, courant après les offres toujours plus généreuses voire indécentes, sans s’ancrer durablement dans ces territoires."

La présidente du conseil départemental n'a pas manqué de saluer "les collectivités territoriales qui ont fait preuve de courage, de responsabilité, mais aussi d'engagement dans un domaine qui n’est pourtant pas dans leur domaine de compétences, mais bien une compétence régalienne de l’Etat. Elles ont multiplié les initiatives, fédérant les acteurs locaux, renforçant les synergies entre médecine de ville, et hôpital public, en portant des politiques territoriales pour atténuer les concurrences entre communes, et ont engagé des sommes importantes pour la lutte contre la désertification médicale".

Et l'élue de plaider pour la prise de mesures coercitives. "Des mesures fortes sont à présent nécessaires et incontournables ! Pour contrer ce processus de désertification des pistes existent, telles que le conventionnement temporaire, l’obligation exceptionnelle et transitoire pour les internes de médecine d’effectuer des périodes de stage en zones classées en déficit de professionnels de santé, ou bien d’autres encore."

Ecoresponsabilité et transition écologique

Etape supplémentaire dans la transition écologique, le Département a récemment mis en place la dimension d'écoresponsabilité dans les aides aux communes. Le Département étudie désormais ce critère dans l'attribution des subventions. Et ce, "dans l’optique d’accompagner et non de punir ou de sanctionner. Nous avons confiance dans les communes à s’y conformer car déjà 65 % des communes y répondent".

Le Département compte d'ailleurs montrer l'exemple en matière d'économies d’énergie, de durabilité des modalités de construction, de diminution de la consommation d’énergie. "Nous avons lancé un marché public pour nous doter d’une stratégie "0 carbone" visant à établir un diagnostic de nos consommations énergétiques (patrimoine et compétences) et à définir un plan d’actions dans l’objectif d’une empreinte carbone de la collectivité entièrement compensée en 2030". Dans cette optique, le Département va construire des ombrières photovoltaïques sur ses parkings. D'ailleurs, le bilan carbone de la collectivité fait état d’une baisse de 14% environ pour l’exercice 2021.

Une alimentation saine et durable pour notre territoire

Le projet alimentaire territorial de l’Aude est un des outils au service des transitions départementales, facilitant l'accès à une alimentation saine et de qualité, issue d'une agriculture locale durable (rémunératrice, créatrice d'emplois, respectueuse de l'environnement). Le Département s'est vu attribuer, cette année, une dotation de 100 000 € de l'Etat, dans le cadre du programme national. A travers ce PAT, la collectivité et ses partenaires (notamment la Chambre d’agriculture, le Biocivam et la Société coopérative d'intérêt collectif Maison paysanne,) vont s'engager sur 22 actions, parmi lesquelles :

  • Accroitre l’offre alimentaire de produits locaux du territoire. Exemple concret : Préserver et valoriser notre foncier agricole en facilitant l'installation et la transmission.
  • Faciliter l’accès aux produits locaux pour toutes et tous. Exemple concret : Approvisionner la restauration collective en produits locaux de qualité
  • Sensibiliser aux enjeux alimentaires. Exemple concret : Sensibiliser sur l'alimentation saine et durable, par le renforcement d’actions de communication sur les bénéfices du "Manger Audois"
  • Sensibiliser aux enjeux agricoles. Exemple concret : faire bouger les mentalités sur les professions de la filière agricole du département qui compte plus de 7 000 exploitations qui travaillent sur 37% du territoire et façonnent le paysage audois. Les trois quarts des exploitations produisent sous signe d’identification de la qualité et de l’origine.

Autant de sujets sur lesquels la collectivité entend agir au bénéfice des Audoises et des Audois.