Un budget 2025 contraint, mais sans laisser personne au bord du chemin
"Ne rien sacrifier qui fasse sens et œuvrer à la cohésion sociale et territoriale de notre beau département." c'est en ces termes que la présidente du Département, Hélène Sandragné, a présenté, ce jeudi 10 avril en session, le budget primitif 2025. Un budget à l'équilibre (ndlr : autant de recettes que de dépenses), d'un montant de 647.1 M€, en baisse de 34 M€, mais qui ne laisse personne au bord du chemin. Dans le détail, 16 M€ ont été économisés afin de stabiliser les dépenses de fonctionnement et l'épargne, tandis que 18 M€ sont le résultat d'efforts en dépenses d'investissement. Chaque direction a étudié, ligne par ligne, son budget propre afin de répondre à la demande "d'efforts partagés" formulée par les élus.
"Ne rien sacrifier qui fasse sens et œuvrer à la cohésion sociale et territoriale de notre beau département."
Pour autant, le Département continue à se projeter et à maintenir, voire développer, ses actions en 2025. On retiendra, dans les mois à venir :
- 5 engagements porteurs :
- Renforcement des solidarités humaines devant la montée des risques pesant sur notre modèle social
- Sécurisation de nos populations et lutte contre la désertification médicale
- Poursuite du développement du territoire audois
- Poursuite de la transition écologique.
- Stabilisation de l'emprunt afin de préserver des capacités d'engagement à moyen terme
- 4 actions fortes en 2025 :
- Tarification unique et sociale dans les collèges
- 3 M€ supplémentaires pour les sapeurs-pompiers audois au nom de la sécurité des familles (création de 40 postes de sapeurs-pompiers supplémentaires).
- Nouveau schéma des solidarités pour définir notre engagement social pour les années futures (2025-2029)
- Poursuite de la candidature au patrimoine mondial de l'UNESCO, aubaine pour le tourisme mais également l'agriculture
Les grandes lignes du budget 2025
Vice-président délégué aux ressources et au dialogue social, Pierre Durand a ainsi pu détailler, champ d'intervention par champ d'intervention, les enveloppes financières arrêtées.
- Afin d'accompagner les territoires dans leurs projets et promouvoir le patrimoine : 16.2 M€ 1.7 M€ pour la politique de l'eau
- 8 M€ pour l'accompagnement des communes et interco dans leurs projets
- 5 M€ pour les grands projets structurants (port de PLN, aéroport, THD...)
- 1.5 M€ pour la candidature UNESCO et les sites PC
"Un choix politique clair a été acté dans cette proposition budgétaire : celui de ne pas abandonner notre soutien aux territoires, plus particulièrement aux communes et de manière encore plus sensible aux plus petites d’entre elles (...) sans les financements du département une large part des communes audoises ne pourraient tout simplement pas boucler le financement de dizaines de projets et que d’autres devraient drastiquement réduire le nombre de réalisations.
Quand au plus petites communes, un abandon su département sonnerait pour elles purement et simplement la fin de tout projet d’investissement." Hervé Baro, vice-président délégué à l'aménagement du territoire
- Pour des routes sûres et durables : 32.5 M€
- dont 21.8 € d'investissements
"Dans notre département se confondent une multitude de profils : ruraux, urbains, périurbains. Chacun d’entre eux a ses propres enjeux et ouvre des possibilités ou non de se déplacer. C’est pourquoi la qualité de nos routes départementales, de nos ouvrages ou encore de nos projets d’aménagements comme les aires de covoiturages sont des éléments essentiels de la vie quotidienne sur lesquels notre institution a le devoir de s’engager." Tamara Rivel, vice-présidente déléguée aux routes et mobilités.
- Pour accompagner les piliers de l'économie audoise : 5.2 M€
- 2.5 M€ tourisme durable et sports nature
- 2.2 M€ agriculture et pêche
- 0,5 M€ en aménagement foncier rural
"L'interconnexion entre l'agriculture et le tourisme est un puissant levier de développement Nos paysages agricoles sont une attraction en soi, les produits de notre terroir sont nos premiers ambassadeurs, et, convenons-en, l'agri ou l’œnotourisme est un exemple concret de cette synergie bénéfique." Alain Giniès, vice-président délégué à l'économie de proximité et à l'agriculture
- Pour faire vivre la démocratie participative
- 0.5 M€ dépensés en 2025 pour le Budget citoyen (suivi de la même somme en 2026)
- Pour prendre soin des enfants en difficulté : 56.6 M€
- 50.1 M€ pour la prise en charge et la sécurisation
- 5.1 M€ pour la prévention
- 1 M€ pour les missions de la Protection maternelle et infantile
"Ce budget 2025 est un budget de souffrance et il ne s’agit pas d’un choix de la collectivité de réduire ce budget. Le seul choix a été de ne pas céder à la facilité. Nous aurions pu amputer le budget "enfance famille" de certains postes de dépenses dans leur entièreté ; nous ne l’avons pas fait. Nous avons étudié, poste par poste, les diminutions possibles. Soyons clair : en matière de prévention, rien n’est superflu. Mais quand on a le couteau sous la gorge, on réfléchit et on privilégie l’approche pragmatique, en ayant toujours en tête l’intérêt des personnes." Chloé Danillon, vice-présidente en charge de la petite enfance et l'action sociale de proximité.
- Pour préparer l'avenir et agir pour la transition écologique : 26.22 M€
- 2.5 M€ à destination des Espaces naturels sensibles
- 2.5 M€ pour la gestion ressources en eau
- 937 000 M€ à l'accompagnement et aux conseils des particuliers et des professionnels
- 20.29 M€ pour la Sécurité civile et SDIS
- Afin d'améliorer les conditions de vie à domicile ou en établissement des personnes âgées et en situation de handicap :159.3 M€
- 80.3 M€ dont 60.8 M€ d'allocation personnalisée d'autonomie (dont 40 M€ à domicile)
- 79 M€ le handicap (35.1 M€ de prestation de compensation du handicap et 39 M€ pour l'aide sociale à l'hébergement)
"Le budget 2025 présenté n’est pas celui que nous souhaitions, mais bien celui nous pouvions faire, avec les moyens alloués par l’Etat. Le 1er budget des solidarités humaines présenté ici est donc le produit d’un travail acharné pour tenter de concilier l’inconciliable : l’augmentation croissante des dépenses, et des recettes insuffisantes." Séverine Roger-Mateille, vice-présidente en charge de l'autonomie.
- Pour l'éducation et les collèges 17.14 M€
- Soit 1170 € pour chaque collégien, par an. 90 opérations de travaux prévues en 2025 (sans compter la reconstruction du collège Alain 23.5 M€ et la rénovation énergétique du collège Victor-Hugo pour 4.5 M€).
"Je tiens ici à remercier les chefs d'établissement, de même que leurs adjoints-gestionnaires car nous avons pu avancer ensemble et trouver des solutions pour que la vie quotidienne et la scolarité des jeunes Audois ne soient pas directement touchées par nos choix budgétaires.Nous assumons donc ces choix politiques en ne nous limitant pas à ce qui relève de nos compétences obligatoires. Résolument convaincus que l’école est une institution partagée, nous accompagnons les établissements dans leur vie quotidienne en leur donnant des moyens supplémentaires pour proposer des activités pédagogiques, des activités sportives ou culturelles." Sébastien Gasparini, vice-président en charge de l'éducation.
- Pour oeuvrer à trouver une solution pour chaque personne en recherche d'emploi via l'insertion sociale et professionnelle : 120.2 M€
- 103.5 M€ RSA (seulement 54.8 compensés par l'Etat)
- 13.3 M€ pour des actions d'accompagnement à l'insertion sociale et prof
- 3.4 M€ pour la politique logement
"Pour beaucoup d’audoises et d’audois, le Département est le dernier « bouclier social ». Alors certes, l’Etat nous a réduit brutalement la surface de ce bouclier, mais nous comptons bien le tenir à bout de bras, de toutes nos forces, et jusqu’au bout !" Magali Vergnes, vice-présidente de la commission action sociale et insertion.
- Pour soutenir la vie associative, le sport et la culture 3.25 M€
- 2.07 M€ en soutien au monde culturel et patrimonial
- 1.18 M€ pour le développement de la pratique sportive
"Nous sommes fiers que la culture, le sport et la vie associative n’aient pas été sacrifiées comme tant d’autres collectivités ont pu le décider. Certes, nous proposons dans ce domaine comme ailleurs un budget serré, parfois en baisse, mais tout en ayant mené un travail de fourmi pour éviter des conséquences trop graves dans des domaines déjà bien malmenés par les crises successives." Patrick François, vice-président délégué au sport et à la culture.
Les investissements sont maintenus pour un avenir durable
Grâce à une réduction des dépenses à tous les niveaux sans coupe brutale, la collectivité pourra également poursuivre sa politique d'investissement à hauteur de 84.7 M€, nécessaire au développement de l'Aude mais aussi afin de ne pas abandonner son rôle de premier partenaire des collectivités locales. "Une part importante sera dédiée à la transition écologique pour répondre au défi de l'urgence climatique, a annoncé Hélène Sandragné. l'autre confirmera le fort soutien du Département en direction des territoires dans un contexte où la dépense publique, plus que jamais nécessaire, est attendue en baisse."
Autre bon point : le financement des investissements repose sur de l'auto-financement à hauteur de 46.1 M€, des recettes de dotations et des subventions pour 13.6 M€. Le recours à l'emprunt reste donc minoritaire, pour un montant maximum de 25 M€.
Les subventions restent "un axe fort"
En 2025, les subventions octroyées aux collectivités, organismes et associations restent "un axe fort d'intervention du Département" . 23,8 M€ seront versés, dont :
- 15,3 M€ pour l'aménagement et l'attractivité du territoire
- 4.8 M€ pour la mission environnement et prévention des risques
- 2.2 M€ pour les solidarités humaines (structure acceil enfance ; EHPAD de Saissac ; logements sociaux)
- 0.6 M€ pour la culture (sites du Payd Cathare ; musée Cerès Franco)
- 0.2 M € pour le sport et la jeunesse (voie verte ; sentiers de randonnée)
Le bon équilibre du fonctionnement
Un juste équilibre a été trouvé par les services, entre les recettes et les dépenses, afin de parvenir à l'équilibre budgétaire recherché pour le fonctionnement, et aux économies nécessaires.
- Recettes réelles de fonctionnement en 2025 : 588,8 M€ (+1% 2024)
- Contributions directes locales : 26,2 M€ (+0.4 M€)
- Produits de la fiscalité reversée : 392,3M€ (+7.1 M€)
- Les ressources institutionnelles (Etat et autres) 146.8 M€ (-0.5 M€)
- Les ressources d'exploitation : 19.4 M€
- Dépenses réelles de fonctionnement en 2025 : 560.9 M€ (+0.03%)
"Un niveau de risque très faible" de la dette, en baisse
Fin 2024, la dette s'élevait à 291.5 M€. Soit une baisse de 12.8 M€ par rapport à fin 2023. Avec, de plus, "un niveau de risque très faible" car près de 50% du montant est emprunté à taux fixe. Résultat : 100% de l'encours est ainsi classé en risque 1A de la classification Gissler. "Cet environnement sécurisé, fruit d'une stratégie de diversification de l'encours, a permis d'amortir la hausse brutale des taux d'intérêts constatée en 2022 et 2023, s'est félicitée Hélène Sandragné. L'amélioration des taux d'intérêts en 2024 aura un impact favorable sur la charge de la dette à partir de 2025." Le taux d'intérêt moyen (calculé sur l'encours global de la dette) est ainsi de 2,40 % (2,73 % pour les Départements de même strate selon l'observatoire de la dette de Finance active).