Le voyage au nom de la mémoire

Regardez. Et tirez-en les conclusions que vous souhaitez.

Par ces mots, Marcel Rainaud, alors président du conseil général de l’Aude et inquiet de voir que « les choses s’oublient petit à petit », invitait la jeunesse audoise à réfléchir sur les atrocités de la Seconde Guerre mondiale.

Chaque année depuis 1998, le conseil départemental emmène les lauréats  audois du Concours national de la Résistance et de la Déportation sur des sites rappelant les atrocités commises durant la Seconde Guerre mondiale. Pour qu’ils et elles témoignent et transmettent à leur tour ce que nous ne devons jamais oublier.

Changés à jamais

Vingt éditions plus tard, la démarche est restée intacte. Les voyages, organisés par le Département de l’Aude, ont emmené près de 1 200 jeunes sur les traces du nazisme en France et à l’étranger. Avec toujours la même émotion, les mêmes images bouleversantes.

« Les enfants en reviennent changés à jamais », témoigne Sylvie Caucanas. L’ancienne directrice des Archives départementales a accompagné les élèves depuis 2015, en compagnie d’élus, d’enseignants, de journalistes et d’anciens combattants. En 2016, le voyage les a notamment conduits à la « très émouvante Maison d’Izieu, avec ses dessins d’enfants sur les murs », où furent raflés 44 enfants juifs et leurs éducateurs avant d’être déportés à Auschwitz. Pour son 20^e anniversaire, les participants se sont rendus en Pologne. « Nous voulions un lieu  emblématique. Auschwitz est un endroit où l’on comprend véritablement ce qu’a été l’extermination des juifs. On ne pouvait pas faire plus fort », explique Sylvie Caucanas.

Cette expérience, forcément éprouvante, les élèves l’ont partagé avec leurs camarades en alimentant un blog en écrits, images et vidéos, sous la direction de l’enseignante Céline Fabre-Tournier.

Ce voyage permet de comprendre comment un régime totalitaire, celui des nazis, a voulu exterminer tout  un peuple parce qu’il était différent. Il ne faut jamais oublier l’importance de la tolérance et du respect de l’autre.

Tamara Rivel, vice-présidente en charge de la Jeunesse